Réflexions d’un journaliste sur la Résurrection

Par Louis Cassels

 


Un célèbre journaliste de UPI (United Press International) examine les circonstances qui entourent l’événement le plus extraordinaire de l’histoire.

Après la crucifixion de Jésus, Joseph d’Arimathie et Nicodème détachent de la croix le corps de Jésus et l’enterrent dans le caveau personnel de Joseph, qui se trouve dans un cimetière privé non loin du Golgotha. Ils roulent une grosse pierre devant l’entrée du tombeau avant de quitter les lieux.

      

Les lois juives réglementant l’observance du Sabbat étaient strictes. Elles interdisaient toute forme de travaux manuels, y compris la préparation d’un cadavre en vue de sa sépulture. Le corps de Jésus fut placé dans le tombeau juste avant que ne commence officiellement le Sabbat. L’onction du corps et l’embaumement — tâches qui, selon la coutume, revenaient aux femmes parentes et amies — devait donc attendre la fin du Sabbat.

 

Le dimanche matin, de bonne heure, alors qu’il faisait encore nuit, Marie-Madeleine se rend au tombeau, accompagnée de deux autres femmes, pour embaumer le corps de Jésus. Elles arrivent juste au moment où le soleil se lève. La pierre qui fermait l’entrée a été roulée. Le tombeau est vide.

 

Telle est l’histoire, d’après l’Évangile. Si vous avez du mal à y croire, ce fut aussi le cas des disciples, qui furent les premiers à entendre la nouvelle. Les femmes, terrifiées, quittèrent le tombeau et allèrent trouver les disciples dans leur cachette, mais ces derniers refusèrent de prêter foi à leurs dires, qui semblaient trop absurdes. Même de nos jours, certains théologiens chrétiens se plaisent à croire que le corps de Jésus est resté dans le tombeau et a fini par se décomposer comme tous les autres corps humains ; ils ajoutent que les disciples de Jésus, lorsqu’ils proclamaient Sa résurrection d’entre les morts, voulaient simplement dire qu’Il était revenu à la vie dans leur cœur et leur esprit.

 

Cette interprétation « dé-mythifiante » a beaucoup de succès auprès de ceux qui refusent d’accepter la possibilité que Dieu puisse intervenir dans le cours de la nature pour ramener un mort à la vie. Mais, aussi séduisante que soit cette théorie aux yeux de la pensée moderne — la théorie d’une résurrection purement « spirituelle » —, elle est très difficile à concilier avec les faits historiques tels qu’ils nous sont rapportés par le Nouveau Testament, ainsi que par d’autres sources.

 

L’histoire établit clairement que très peu de temps après la crucifixion de Jésus, Ses disciples se mirent à proclamer qu’Il était ressuscité des morts. Qui plus est, ils en firent une proclamation publique à Jérusalem.

 

De toute évidence, il était dans l’intérêt des autorités juives et romaines d’étouffer cette histoire. Et pour le faire de façon rapide et définitive, il leur suffisait de montrer que le corps de Jésus était encore dans la tombe. Leur incapacité à faire usage de cet argument massue est une indication claire que ces autorités n’étaient pas en mesure de fournir une telle preuve.

 

Bien entendu, un tombeau vide n’est pas preuve suffisante pour affirmer que son occupant est ressuscité. Le corps aurait pu être enlevé secrètement par les disciples de Jésus pour confirmer auprès du public leur prédication de la Résurrection.

 

Où est la faille dans cette théorie ? Si les disciples avaient volé le corps de Jésus, cela voudrait dire que lorsqu’ils affirmaient que Jésus avait été ressuscité par une intervention de Dieu, ils mentaient de façon délibérée. Une quelconque idée de ce genre vient contredire tout ce que nous savons de la nature humaine. Comme le fait remarquer Daniel P., historien du Nouveau Testament, les disciples « ont prêché Jésus vivant au risque de leur vie. Or, on ne risque pas sa vie pour un mensonge quand on sait que c’est un mensonge. »

 

Une autre explication est que Jésus ne serait pas vraiment mort sur la croix, mais qu’Il serait tombé dans un coma qui ressemblait à la mort, dû à un choc cérébral ou suite à l’absorption du vin corsé de drogue qu’on Lui avait donné à boire.

 

Cette explication soulève plus de problèmes qu’elle n’en résout. Par exemple : Les légionnaires romains étaient-ils assez naïfs pour remettre un criminel et un condamné à mort à Ses amis sans s’assurer au préalable qu’Il était bien mort ? Le témoignage des Évangiles vient confirmer qu’il n’en fut pas ainsi : bien qu’au juger des soldats, Jésus fût déjà mort, ils enfoncèrent une lance dans Son côté pour ne laisser aucun doute sur la question.

 

Supposons que Jésus se soit réveillé de Son coma à l’intérieur du tombeau. Imaginez dans quelle condition critique Il aurait été après six heures de tortures sur la croix et tout le sang qu’Il avait perdu. Comment un homme à demi-mort aurait-il pu rouler une énorme pierre et revenir à Jérusalem par ses propres moyens ?

 

En fait, l’Église primitive attache si peu d’importance au fait que la tombe était vide qu’elle n’a pas cherché à harmoniser les récits des quatre Évangiles sur les circonstances de sa découverte. Chaque Évangile nous rapporte une version légèrement différente quant à l’identité des compagnes de Marie Madeleine, quant aux paroles qui ont été prononcées et ce qui est arrivé au cimetière, ainsi que des événements qui suivirent. Certains sont d’avis que ces divergences jettent le doute sur l’authenticité de l’histoire. Mais ces divergences ont un effet contraire sur un homme qui, comme moi, a passé sa vie à rassembler des informations.

 

Chaque fois que vous recueillez des récits de témoins oculaires sur un événement donné — en particulier lorsqu’il s’agit d’un événement inattendu et surprenant — vous pouvez vous attendre à une bonne part de discordance, voire de contradiction pure et simple, concernant les détails. Si je lisais quatre récits différents d’une tragédie et qu’ils soient en parfait accord l’un avec l’autre, j’aurais la quasi-certitude que quelqu’un les a modifiés pour qu’ils concordent. De la même manière, les variantes que l’on  constate d’un récit évangélique à l’autre apportent au journaliste que je suis l’intime conviction que nous sommes en présence de récits conservés avec grand soin et se rapportant à un événement réel. Il ne s’agit pas là seulement de mon sentiment personnel ; d’autres professionnels de l’information me disent avoir la même réaction.

 

Le tombeau vide, quelle que soit l’explication qu’on en donne, est une preuve secondaire. Il est très clair dans les Évangiles que les disciples eux-mêmes n’auraient jamais été convaincus que Jésus était revenu à la vie par le seul fait que la tombe était vide. S’ils ont cru à la résurrection, c’est seulement parce qu’ils ont vu Jésus et qu’ils Lui ont parlé, pas seulement une fois, mais à de nombreuses reprises après Sa mort.

 

C’est dans une lettre que l’apôtre Paul adresse à l’église de Corinthe en l’an 56 après J.C., que nous trouvons la première trace écrite faisant référence aux apparitions de Jésus à Ses disciples. Paul y fait la liste de ceux qui ont vu Jésus ressuscité : d’abord Pierre, puis tous les apôtres ; puis « plus de 500 de Ses disciples à la fois, dont la plupart sont encore vivants… »

 

Je me suis permis d’ajouter les italiques. Je pense qu’il est extrêmement significatif que Paul, pour appuyer son affirmation, était prêt à faire appel à plusieurs centaines de témoins oculaires, encore vivants au moment où il écrivait, et qui pouvaient répondre à qui voulait les interroger.

 

Néanmoins, il arrive que l’on refuse de prendre au sérieux le récit de témoins oculaires parce qu’ils auraient été sujets à une hallucination collective. Cependant, on ne peut parler d’hallucination collective que si les personnes concernées sont dans un état d’extrême tension nerveuse et s’attendent très fort à un événement donné. Mais ce n’était pas du tout le cas des disciples qui, après la Crucifixion, étaient profondément déçus et découragés, et ne s’attendaient nullement à un dénouement miraculeux.

 

Mais la preuve ultime de la résurrection, c’est, bien-sûr, l’existence de l’Église chrétienne.

 

La résurrection est au centre de la foi chrétienne, et Paul, dans son épître aux Corinthiens, ne pouvait pas le dire avec plus de force et de vigueur : « Et si le Christ n’est pas ressuscité, nous n’avons plus rien à prêcher, et votre foi est vide de son contenu. Si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi n’est qu’une illusion. … Bien plus, nous devons être considérés comme de faux témoins à l’égard de Dieu. En effet, nous avons porté témoignage que Dieu a ressuscité le Christ d’entre les morts. Mais, en réalité, le Christ est bien ressuscité d’entre les morts » (1 Corinthiens 15:14-15, 20, paraphrasé).

 

Dès sa naissance, l’Église a attaché la plus haute importance à l’affirmation que Jésus était revenu à la vie après Sa mort sur la croix et Sa mise au tombeau. Pourquoi ? Ce n’était pas à cause de son caractère spectaculaire que la résurrection avait eu un tel effet sur les disciples. Ils avaient vu Jésus effectuer toutes sortes de prodiges, et ils ne doutaient pas du fait que Dieu fût capable de ressusciter un mort s’Il voulait bien le faire.

 

Ce qui leur importait, c’est que Dieu avait choisi de le faire dans le cas de Jésus. Pour les disciples — et pour des millions de chrétiens depuis lors — la Résurrection est le sceau de Dieu apposé sur les faits et gestes de Jésus, et sur Ses paroles. Elle prouve que Jésus disait vrai lorsqu’Il affirmait avoir une relation spéciale avec Dieu. Et elle demeure à ce jour l’événement le plus extraordinaire de l’histoire.

(Extraits adaptés du livre, The Real Jesus (Le vrai Jésus), par Louis Cassels. Traduction : Berniris

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